Marine GOREZ  Vinyasa Spirit promo 2019/20

 

Il est vrai que beaucoup d’entre nous pensent que le yoga n’est qu’un enchaînement de mouvement , une façon de prendre soin de son corps physique .

Le yoga est bien plus que cela .
Les yoga sutra écrit par ​Patanjali ​décrivent quatre ​Pada​ (chapitres) .
C’est dans le second chapitre que nous retrouvons les huit piliers du yoga qui sont les Yama (règle morale) et les ​Niyama (règle de comportement universel), les ​Àsana ​(les postures), le ​Prànàyàma ​(contrôle du souffle) , Pratyàhàra ​(retrait des sens), ​Dhàranà ​(la concentration), ​Dhyàna ​(la méditation) et pour finir le dernier pilier qui est ​Samàdhi ​(état d’extase)
Ces piliers sont le cheminement logique qui mène à​ ​Samàdhi
J’aimerai vous parler du premier ​yama​ ​, ​Ahimsà​.

AHIMSÀ : ​Le préfixe ​« a » signifie « non » en sanskrit , le nom «​ himsà ​» est l’action de ne pas tuer ou violence (​la bible du yoga de B.K.S Iyengar)​ .
C’est bien plus que de ne pas tuer , ce premier ​yama a une signification positive car sans violence il reste l’amour .

Le yoga nous apprend que toute vie est la création du divin et que nous sommes tous liés par ce même amour.

Ahimsà​ s’aborde de différente façon car la violence est partout autour de nous ; elle peut être physique ,verbale et psychique tout comme le langage corporel ou l’indifférence sont des formes de violence envers nous-même ou autrui.

 

La violence se trouve en chacun de nous , elle est une réaction naturelle chez tout êtres vivants.
Finalement le fait même d’être en vie induit une forme de violence , par exemple l’instinct de survie chez les animaux prêts à en découdre pour de la nourriture.

La violence fait partie de la vie , elle née de la peur et nous paralyse .
Nous avons peur de ne pas savoir ce que l’avenir nous réserve , de l’inconnue et de la mort. Afin de se libérer de la peur il faut changer son regard sur la vie ,ouvrir son esprit et son corps afin de ne pas rester dans l’ignorance et les préjugés.

➔ la frustration​ qui mène au comportement qui lui correspond
➔ l’agressivité ​nous pousse à réagir en nous énervant pour tout et rien dans une société

où tout va trop vite et où les gens peuvent s’exprimer largement sur tout mais finalement très peu sur ce qu’ils ressentent profondément car ils ne se sentent plus connectés à leurs propres sensations .

  • ➔  Le manque d’écoute​, de temps que l’on consacre à soi même ou aux êtres chers .
  • ➔  l’inconfort intérieur​ : répondre à nos besoins existentiel comme la sécurité ,l’estimede soi , l’amour et la réalisation personnel .
    ➔ La violence invisible comme la mesquinerie , les attaques en justice , l’indifférence etle mépris .Le fait même d’ignorer une situation que l’on croit fatale comme la faim dans le monde , la forêt Amazonienne qui brûle ou plus directement le SDF que l’on croise dans la rue font que la souffrance devient la normalité.

Quand nous parlons de violence envers autrui cela est à prendre au sens large, la vie humaine ,animale et végétale .
Prenons pour exemple cette citation de ​la bible du yoga de B.K.S Iyengar​ :

Ici le végétarisme est pris comme exemple et cela peut nous amener à penser à l’écologie et le fait d’appliquer ​Ahimsà​ envers la terre mère et ses écosystèmes par nos choix de consommation qui nous mène au respect de la vie et de la planète .
Et pourtant le fait de ne pas vouloir participer à la violence animale ou végétale ne fait pas de nous des personnes non violente au sens propre .

La violence peut être utiliser pour défendre nos propres intérêts, nos êtres chers, nos biens ou notre dignité, c’est​ notre EGO​ qui parle.

Ainsi une personne qui est soucieuse de l’environnement peut parfaitement faire acte de violence de différentes façons .
Un couteau peut servir à couper un aliment ou peut servir d’arme, pour autant la faute vient de celui qui le tient et l’utilise.

Avec le temps la violence est devenue invisible

Comme une normalité puisque la vie serait un combat de chaque instant ,quoi de plus normal que de lutter chaque jour afin d’obtenir ce que nous pensons être notre dû, sans nous soucier réellement de l’impact de nos actions. La violence ne se voit pas toujours et pourtant elle est belle est bien là.

Nous vivons dans un monde où l’être humain est particulièrement centré sur sa propre personne mais nous n’avons jamais été aussi loin de notre propre identité, de notre âme.

Nos relations à «​ l’autre »​ sont imités car les informations de nos émotions et de nos sens sont transformés lorsque nous avons nous même souffert par le passé , nos déductions sont complètement faussées ou irrationnels. Le fait même de faire des suppositions sur quelque chose ou quelqu’un apporte de la souffrance .

Nous nous sentons vulnérable face aux autres et au monde qui est imprévisible et dangereux ,nous avons peur de l’inconnue .alors notre égo veut trouver une explication au monde qui l’entoure ; alors nous jugeons, faisons des suppositions car nous n’avons aucune confiance en ce monde.

Nous nous cachons, nous comparons et nous observons les uns les autres comme enfermés dans notre propre bulle et où nous ne montrons que ce que l’on veut et très peu de ce qui est notre​ « être » Àtman​, le MOI intérieur.

La colère vient d’une frustration profonde envers les choses que nous désirons (objets , affection ou autre), cela entraîne une frustration qui nous poussent à ne pas respecter les autres ou l’environnement pour se défouler .Le problème est chez celui qui s’énerve et non celui qui reçoit cette colère . Nous avons mal et nous faisons mal aux autres pour qu’ils ressentent cette colère également. La violence envers l’autre est une violence contre soi-même car tout ce que nous percevons chez les autres existe chez nous.

Lorsque ces pulsions viennent nous pouvons les accueillir, les ressentir, les accepter plutôt que de les refuser, il devient plus facile d’avoir une attitude plus approprié, plus positive face à une réaction violente.

Nous sommes tous à la recherche du bonheur, du mieux être, cela provient d’un manque dans la vie de chacun d’entre nous, ce petit creux au fond du cœur qui nous pousse à l’action afin de le combler.

La violence la plus sévère est sûrement celle qu’on inflige à nous même​. Nous sommes notre juge et notre bourreau et ils agissent à l’infini puisque notre esprit, notre mental est en perpétuel mouvement.
On se dévalorise et nous sommes intransigeant avec nous même, bien plus qu’avec les autres. Jamais, ou très peu, à l’écoute de nos propres besoins, de nos sensations ou de nos intuitions profonde nous remplissent de frustration.

Si dans notre vie relationnelle nous nous efforçons d’être une personne différente qui va à l’encontre de nos principes ou convictions, ou essayons de ressembler à quelqu’un d’autre, ainsi qu’avoir une ambition qui nous pousserait à un perfectionnisme telle que nous ne serions pas dans l’acceptation de nous même.

Notre désir d’amour et de bonheur ne nous permet plus de voir la différence entre ​« être » je suis et ​« avoir »​ j’ai.

« Être » s​e vit dans le présent, ici et maintenant, avec soi-même où l’on se donne de l’amour et où l’on attend rien a retour.

« Avoir » c’est ne penser qu’aux choses que l’on a eue ou que l’on aurait pu avoir dans le passé, ou bien la peur de perdre ce que nous possédons déjà ; la peur de ne pas obtenir ce que l’on désire.

Cette société hyper-active nous donne l’impression que nous n’avons jamais le temps. On manque de temps pour communiquer avec nos semblables, nous ne créons plus de liens, tellement que le simple contact physique avec une personne, hors de notre cercle proche, nous paraît étrange. Ce contact est pourtant un besoin essentiels chez l’être humain, mais ​nous ne nous autorisons plus à montrer nos sentiments, nous sommes cachés derrière nos masques pour ne montrer aucunes faiblesses.

Il en va de même pour le temps que nous accordons à notre personne, le « moi » intérieur, notre énergie vitale est bien là, à l’intérieur de nous et nous devons nous connecter à elle. Sans cela c’est nous que nous cessons de respecter.

C’est quand on se sent bien dans sa tête et qu’on se donne de l’amour que toute les personnes qui nous entourent en profitent. On ne s’auto violente plus pour un petit rien du quotidien, on fait le choix de se sentir bien, ici et maintenant.

L’amour et la bienveillance envers soi-même est la clé pour prendre conscience de nos jugements et de la violence que l’on s’inflige afin de pouvoir les éviter .

Puisque c’est bien le premier yama des huit piliers ​du yoga, ​Ahimsà aide le yogi sur le chemin qui mène à ​Samàdhi​, l’état d’extase.
Avec l’application de cette règle morale sur le tapis nous trouvons l’équilibre parfait entre douceur et fermeté.

La pratique des ​Àsana doit être confortable mais avec une certaine rigueur pour développer sa force mentale. C’est grâce à cette rigueur que le corps et l’esprit profitent des bénéfices de chaque postures, exécuter de façon parfaite pour vous, selon vos capacités.

Voilà qui nous ramène à cette notion de violence et de non respect de son corps :

Vouloir à tout prix effectuer une posture « parfaite » en forçant , en insistant chaque jour, sans respecter les limites du corps ou de l’énergie disponible et se rendre compte plus tard que l’on s’est fait mal.
Se comparer à son voisin de tapis et/ou exécuter une posture comme le professeur de yoga alors que son corps n’est pas prêt à accomplir cette ​Àsana​.
Ne pas écouter son ressenti, son corps et les messages qu’il nous envoi et s’obliger à une pratique régulière soutenue alors même que le corps aurait besoin de douceur.

En cultivant une attitude de compassion envers ce qui nous entoure, nous récoltons la paix autour de nous.

 

 

Marine Gorez
Formation Vinyasa spirit france Ahimsà / Octobre 2019

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